Charon de La Barre

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  Tenue que portait Charles Charon dit La Rose Cabanac (ancêtre de la famille Charron dit Cabana) alors qu'il était soldat dans une Compagnie franche de la Marine en Nouvelle-France

 Illustration: Eugène Leliepvre, historien artistique officiel de l'armée française

Claude Charon, sieur de la Barre était une homme riche du début de la Nouvelle-France.  

La plupart des pionniers de la Nouvelle-France étaient issus de familles laborieuses. L'un des trois Charron qui nous sont venus au cours du XVIIe siècle, cependant, appartenait à une lignée prestigieuse.

Les Charron des bords de la Loire étaient vignerons. Jehan Charron, né au tout début du XVIe siècle, cultivait la treille à Montlivault, tout près de Blois. Il eut deux fils, Baptiste et Guillaume.

Alors que le premier choisit le métier de son père, le second voulut se hisser vers des couches sociales plus aristocratiques. La bonne fortune couronna ses efforts, et il acheta la seigneurie de Ménars, s'empressant de remplacer la modeste maison de campagne qui s'y trouvait par un élégant château de style Louis XIII, qui subsiste toujours et qui constitue l'élément central de l'imposant bâtiment actuel.

Si, depuis Orléans, on emprunte la N 152, qui court parallèlement à la rive droite de la Loire, on franchit Beaugency (25 km) puis Mer (13 km), pour atteindre Ménars (10 km). On n'est plus alors qu'à 8 km de Blois.

Guillaume Charron agrandit son domaine par l'acquisition de terres et en obtint l'érection en vicomté. Son neveu et héritier, Jean-Jacques Charron, en fera un marquisat. Ce personnage sera le plus illustre de la famille: sa sœurs, Marie, épousera nul autre que Jean-Baptiste Colbert, le futur ministre du Roi-Soleil, et il deviendra lui-même président à mortier du parlement de Paris.

On comprendra que son château de Ménars ait reçu non seulement d'imposants ajouts, mais des invités de marque, dont le beau-père de...Louis XV, Stanislas Leszczynski, roi de Pologne en exil, qui en fit sa résidence d'été pendant cinq ans. En 1760, alors que la Nouvelle-France vacillait, le château de Ménars passait aux mains de Mme de Pompadour, la favorite de Louis XV. Dans les Mémoires de la Société généalogique canadienne-française, Mme Elisabeth Revai a signé un fort intéressant article sur cette famille (vol.XIV, p.215).

Mais la munificence ne bénéficie pas nécessairement à tous les parents collatéraux. Claude Charron, un cousin issu de germains du président Jean-Jacques, décida de tenter sa chance en une France nouvelle. Né à Blois en 1622, il épousa en 1649, en l'église Sainte-Solenne de cette ville, Claude Camus.

Si vous passez par Blois, ne recherchez pas cette église dans son intégrité, car elle fut détruite en 1678 par un ouragan. Grâce à Colbert, on la reconstruisit entre 1679 et 1702 et on la plaça sous le vocable de Saint-Louis. Le siège épiscopal de Blois fut crée pendant les travaux, en 1697, et elle devint cathédrale. En 1928, on y a mis au jour une crypte datant des Xe et XIe siècles, qui fut celle de l'église où Claude Charron épousa Claude Camus en 1649.

Claude Charron passa en Nouvelle-France sans doute peu après son mariage, car le Journal des Jésuites nous apprend que, le 29 avril 1653, dans sa maison de l'île d'Orléans, il fut blessé à la gorge d'un coup de pistolet par deux de ses serviteurs qui tentaient de l'assassiner. L'un fut pendu et l'autre échappa à la corde en acceptant le poste de bourreau!

Claude Charron, qui prit le surnom de La Barre, devint l'un des plus importants marchands de la colonie. Son épouse lui donna six enfants dont l'un, prénommé Jean-François, lui aussi marchand, devait fonder la communauté des Hospitaliers de la Croix et de St-Joseph, de même que l'Hôpital général de Montréal.

Extrait de: Portraits de familles pionnières de Robert Prévost

Le fils de Claude, Jean-François Charon de la Barre (1654-1717) est né à Québec.  Il est le fondateur (1692) de l'Hôpital général de Montréal, puis, en 1694 de l'Ordre des Frères hospitaliers de Saint-Joseph-de-la-Croix (Frères Charon). Trente ans après son décès, son oeuvre fut assumée par les Soeurs de la Charité (Soeurs Grises).

 

 

 

Jacques Cabana