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Quatre siècles de présence

La première mention de Dumas dans un acte officiel en Amérique date de 1666. Trois Dumas figurent cette année-là dans le premier « dénombrement » effectué en Nouvelle-France à la demande des autorités françaises. Un François Dumas est recensé à Montréal. Tailleur de pierres âgé de 18 ans, il est « engagé » et domestique chez un charpentier. À Québec, ce recensement note deux Dumats vivant chez le marchand Claude Charron de la Barre, Gabriel et François. Tous deux sont maçons. Le premier est dit âgé de 40 ans, l’autre de 24 ans. Il s’agit en fait de l’oncle et du neveu.

Le recensement suivant, réalisé en 1667, ne fait apparaître qu’un seul Dumas de 25 ans. François n’est plus maçon, mais « habitant ». Il est marié avec Marguerite Foy. Ce François Dumas est l’ancêtre de la majorité des Dumas du Canada d’aujourd’hui, et probablement même de toute l’Amérique du Nord.

L’oncle Gabriel aurait aussi dû apparaître, car il est demeuré à Québec où il mourra en 1689. On estime que l’oncle et le neveu étaient arrivés en 1664 puisque leur engagement de trois ans s’est terminé en 1667.

On ne sait pas ce qu’il est advenu du François recensé à Montréal en 1666. On ne rien de plus sur lui que ce qu’il a déclaré dans ce recensement. Comme ce fut le cas pour de nombreux engagés, il a probablement réintégré la France à la fin de son engagement.

Un autre Dumas aurait pu figurer dans ces deux recensements, car il était en Nouvelle-France depuis 1665. Mais c’était un soldat du régiment de Carignan, et à ce titre, il n’était pas comptabilisé. Il s’agit de René Dumas dit Rencontre, qui a lui aussi une descendance dans le Canada d’aujourd’hui.

Les documents de l’époque de la Nouvelle-France (registres paroissiaux, listes de malades, listes de soldats) permettent d’identifier une quinzaine d’autres Dumas différents. La trace de certains d’entre eux est très fugitive (une simple mention sur une liste). D’autres ont eu une présence plus marquée, soit par le rôle qu’ils ont joué, soit parce qu’ils ont eu au moins un début de descendance.

Au cours des premières décennies qui suivent la conquête anglaise, on ne voit pas apparaître de nouveaux Dumas. Puis, un typographe du nom de Paul Dumas, originaire du diocèse de Nancy, se marie à Québec en 1858. On trouve sa trace jusqu’en 1864, puis il disparaît des documents.

Depuis, on retrouve plusieurs Dumas différents dans les documents officiels (recensements de 1901 et 1911, déclarations de mariage, etc.). Certains viennent de France, d’autres d’Haïti, du Chili ou du Royaume-Uni, certains viennent même d’Europe de l’Est.

Dans les autres colonies françaises

La présence de Dumas est par ailleurs attestée dans d’autres colonies françaises d’Amérique, notamment en Louisiane et à Louisbourg. Mais on ne sait pas dans quelle mesure ces Dumas ont pu avoir une descendance.

Ailleurs en Amérique

D’autres Dumas ont fait souche en Amérique. On sait, par exemple, qu’un huguenot français nommé Jérémie (Jeremiah) Dumas est arrivé à Jamestown, en Virginie, en 1700. Il avait voyagé sur la Mary Jane, tout comme une centaine d’autres réfugiés huguenots. Plusieurs sites Internet font état de sa descendance. Au 19e siècle, un Hippolyte Dumas, né en France, est recensé à Sheldon, comté de Wyoming, État de New York. Il y en eut sûrement beaucoup d’autres, mais, pour l’instant, ni leur présence ni leur histoire ne sont documentées.