Jean-Baptiste Pottier
Un des ancêtres Pottier d'Amérique


Pottier, Jean-Baptiste, notaire royal, substitut du procureur fiscal, greffier, huissier royal, arpenteur et geôlier, né à une date inconnue, fils de Jean Pottier et de Marguerite de Sainctes, originaires de Chartres, en France, inhumé à Trois-Rivières le 11-07-1711. (1)

Arrivé au pays vers 1680, il s'établit dans la paroisse des Saints-Anges de Lachine en 1686, M. Pottier y fut d'abord chantre et maître d'école, au salaire de 50$ par année. Il cessa ses activités peu rémunératrices vers la fin de 1686, semble-t-il, au moment où il commença à recevoir des actes notariés en vertu d'une commission des seigneurs de Montréal.

Jean-Baptiste épousa Marie-Etiennette Beauvais qui allait bientôt avoir 19 ans, fille de Jacques et Jeanne Soldé, cultivateurs, le 14 juin 1688. La cérémonie du mariage se déroula à l'église Notre-Dame-de-Montréal. De cette union, 12 enfants virent le jour: sept à Lachine, cinq aux Trois-Rivières.

Malheureusement, ils perdirent leurs quatre premiers enfants. Tant de deuils, surtout dans les débuts de leur mariage, devaient les affliger beaucoup. Ils aimaient les enfants. Trois mois à peine après leurs noces, ils adoptèrent un orphelin.

Me Jean-Baptiste Pottier possédait une excellente instruction, un sens légal consommé et une grande minutie dans son travail. Il avait en outre la confiance de ses concitoyens et des autorités, car il exerça plusieurs charges importantes, entre autres le 23 mai 1690, il fut nommé substitut du procureur fiscal au bailliage de Montréal, charge qu'il teint jusqu'au milieu de 1693. Entre-temps, le 15 mars 1693, il avait obtenu des provisions de notaire royal dans le gouvernement de Montréal; mais sa clientèle ne s'en trouva point agrandie pour autant, à en juger par son minutier (peut-être incomplet). Marié depuis le 14 juin 1688, il avait à faire vivre une famille. Aussi dut-il, le 5 octobre 1695, prendre à ferme une habitation de 60 arpents en superficie, à Lachine.

Une occasion se présenta en 1701: l'intendant l'invitait à remplacer, au moins pour quelques mois, le vieux notaire Séverin Ameau, à Trois-Rivières. M. Pottier décida de s'y établir. Il put, dans ce petit bourg, cumuler les fonctions de greffier et de geôlier avec celle de notaire; bientôt, le 17 octobre 1703, il devenait en outre, sergent royal (huissier) avec juridiction dans toute la Nouvelle-France. Peut-être M. Pottier, chargé d'une assez grande famille, n'en vivait-il guère mieux; l'intendant Bégond, en tout cas, le 1er mai 1711, ajoutait à ses titres celui d'arpenteur juré.

En 1711, Pierre Poulin, notaire royal, obtenait une commission de notaire royal et de greffier de Trois-Rivières, succédant à M. Jean-Baptiste Pottier qu'il remplaçait également comme concierge de la prison le 16 juin 1711. Tel est l'ancêtre Pottier, un homme instruit, travaillant, colérique, dévoué corps et âme à sa patrie et à sa famille. Il ne semble pas, malgré les fonctions nombreuses qu'il a occupées, avoir joui d'une grande fortune; au contraire! Les petits malins, qui voudraient en faire un méchant bourgeois parce qu'il était riche, n'ont pas de chance. Il fut pauvre. Ainsi, le 5 octobre 1695, on le voit prendre à terme une propriété de 60 arpents de superficie, à Lachine. Ce n'était certes pas pour spéculer mais pour boucler les deux bouts! Jean-Baptiste Pottier décéda en juillet 1711. Il fut inhumé le onze.

Quant à Étiennette Beauvais, elle lui survécut plus de 40 ans. On rapporte qu'elle fut guérie par l'intercession du Frère Didace Pelletier en 1704. En 1710, Mme Pottier avait mis au monde deux jumeaux: Michel et Marie. Après la mort de son mari, le 8 octobre 1712, elle remit les papiers du notaire défunt entre les mains du Père Chauvreau, récollet. Etiennette est décédée en 1753, âgée de 84 ans. Elle a été inhumée le 14 septembre à Trois-Rivières. (2)

Jean-Baptiste, fils de Jean, est donc le premier "Pothier" à faire souche au pays. Il eut deux fils, Joseph-Marie et Jean-Baptiste, qui sont à la base de deux branches. Joseph-Marie et M.-Josephte Mouet de Moras eurent sept enfants, Jean-Baptiste et M.-Anne Crevier eurent neuf enfants; ce qui est à l'origine d'une grande postérité.

Un volume de généalogie des Pothier a été édité en 1996 mais il en reste encore beaucoup à découvrir. Ce n'est que vers les années 1800 que nous commençons à rencontrer des Pothier ailleurs qu'aux alentours de Trois-Rivières. Ce fut Saint-Hyacinthe vers 1800, Warwick vers 1850, Sorel vers 1860, La Baie vers 1870, aux Etats-Unis, Montréal, Magog, Ottawa et Saskatchewan vers 1900 et en Abitibi vers 1930.

(1) (Extrait du Dictionnaire biographique du Canada, vol. VII, page 250)
(2) (Gérard Lebel, rédemptoriste, article dans les annales de Sainte-Anne, avril 1976).

Source: Gisèle Pothier
Courriel : dupot@total.net



 Références

Textes original sur Jean-Baptiste Pottier (par Gisèle Pothier)



Le Centre de généalogie francophone d'Amérique
URL: http://www.genealogie.org
Conception et réalisation: Le Cid (Le Centre internet de développement)
1999 © Tous droits réservés.