Rimouski, il y a 8150 ans
Habité par une civilisation oubliée
 
 
Découverte archéologique

Il y a quelques années, au moment de la construction de la route 20 entre Bic et Rimouski, des fouilles archéologiques permirent de mettre à jour un impressionnant site archéologique. On y a découvert de nombreuses pièces qui ont révélé la présence, il y a plusieurs millénaires, de familles indigènes.

Présence d’hommes

C’est donc en ces lieux, que cinq ou six familles venaient séjourner quelques semaines par année, il y a de cela près de 8,150 ans. S’il faut en croire les pièces découvertes par les archéologues sur le site, les hommes y taillaient leurs pointes de flèche dans la pierre, préparaient leurs armes et allaient à la chasse. Migrants sans doute avec le gibier et au rythme des saisons, ces familles nomades se déplaçaient le long du littoral du Saint-Laurent.

C’est grâce à un échantillon de charbon de bois découvert sur le site que l’archéologue Claude Chapdelaine a réussi à le dater à l’aide du carbone 14.

Peuple

Ces familles font partie de la civilisation «Plano». Il s’agit d’Indiens auxquels les archéologues donnèrent ce nom puisque le premier site du genre fut découvert à Plano, au Texas, dans les années 1940. Ils se démarquent des autres groupes par la façon dont ils taillaient la pierre, en faisant sauter des éclats en bande, pour profiler les outils qu’ils utilisaient (pointes de flèche, dards, couteaux). La façon dont ils travaillaient ces outils dénote un savoir-faire et une dextérité hors du commun. Ils se distinguent d’ailleurs d’une autre civilisation (« Clovis ») dont le travail est beaucoup moins raffiné.

Fait étrange et significatif, même si elles n'entretenaient pas de relations directes, la pointe des flèches était identique d’une peuplade à l’autre. En considérant les distances séparant ces groupes, le phénomène demeure une énigme pour les chercheurs. On pense qu’en plus d’avoir une fonction utilitaire, la façon de profiler les pointes de flèche démontrait un sentiment d'appartenance à cette culture et un besoin d’identification.

Origines

On a constaté la présence de ces paléo-indiens sur l’ensemble du continent nord-américain. On suppose que leurs ancêtres seraient arrivés en Amérique par le détroit de Béring il y a plus de 10,000 ans. Ils se seraient par la suite répandus sur l’ensemble du continent en quête de nourriture. Chasseurs, à l’origine, leur survie dépendait de la présence de gibier. Après avoir chassé de façon intensive sur un territoire, ils devaient migrer dans des régions de chasse où le gibier était plus abondant. C’est ainsi que, partis de la côte ouest, certains d’entre eux aboutirent dans la péninsule gaspésienne.

Activités et mode de vie

Il est certain que les Planos ne connaissaient pas la poterie, ni les métaux. Aucun de ces objets n’a été découverts jusqu’à présent sur les sites identifiés à cette culture. Ils vivaient de la chasse et on peut supposer qu’ils pratiquaient également la pêche et la cueillette de fruits sauvages et de céréales. La préparation des aliments devait être assez rudimentaire et se limiter à une cuisson par le feu de camp lorsqu’ils n’étaient pas mangés tout simplement crus.



Illustrations

Revue l'Actualité, février 1994

Localisation

On connaît des sites planos situés à l’extrémité de la Gaspésie. Les Planos de Rimouski constituaient, en quelque sorte, un trait d’union entre ces peuplades et celles situées plus au centre du Québec.

Généralement on retrouve les campements en bordure du rivage, le long d'un cours d'eau. Le site de Rimouski fait exception à cette règle puisqu’il est situé à près de 2 kilomètres du fleuve. Le site étant sur un plateau surélevé, les archéologues croient qu’il constituait un excellent poste d’observation, facile à défendre.

Conclusion

Il reste encore bien des choses à découvrir sur les habitudes de vie de ces premières populations de la région bas-laurentienne. Il est cependant intéressant de penser qu’il y a plus de 8000 ans, vivaient ici des hommes et des femmes...


Ce texte est la propriété du journal L'Evénement. Son utilisation par Le Centre de généalogie francophone d'Amérique a été autorisé par la direction du journal. Nous tenons à l'en remercier.

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