BRANCHE BCBRANCHE_BC.html

JOSEPH

ALEXIS

JEAN-BAPTISTE

PIERRE SIMON

PIERRE-JOSEPH

PIERRE

Sur les traces d'un patronyme : du Saint-Laurent vers le reste de l'Amérique du Nord

Les tableaux et les index compris dans ce document permettent de situer les uns par rapport aux autres les héritiers du patronyme de Pierre-François Le Tellier.  Si, le plus souvent, le nom de «Tellier» a été transmis du père aux enfants biologiques légitimes, plusieurs autres cas se sont présentés, la transmission pouvant aussi se faire:

— du père légal aux enfants adultérins de sa femme légitime;

— du père biologique à ses enfants issus d'une union de fait;

— du père aux enfants adoptifs;

— ou encore de la mère à ses enfants.

Les actes légaux et ecclésiastiques ne permettant que de reconstituer l'histoire «officielle», nous ne nous arrêterons qu'à celle-ci qui est tout aussi intéressante du point de vue social que pourrait l'être une hypothétique histoire «biologique».

De quelle famille Tellier parlons-nous?


Les héritiers de Pierre-François Le Tellier et de son épouse Marie-Anne Leroux ne constituent qu'une des quatre familles Tellier ou Letellier vivant au Québec depuis l'époque de la Nouvelle-France.


La première de ces familles a été fondée à Québec en 1666 par le mariage d'Étienne Tellier ou Letellier et de Geneviève Mezeray. Leurs descendants se sont surtout établis dans la grande région de Québec.


La deuxième famille est celle des Tellier dits Lafortune qui descend de Jean Tellier ou Letellier dit Lafortune qui a épousé successivement, en 1677, à Boucherville, Marie Gratiot, en 1688, à Pointe-aux-Trembles, Anne Chénier et, en 1691, à Pointe-Aux-Trembles, Renée Lorion. Les membres de cette famille se retrouvent surtout dans la grande région de Montréal et portent le plus souvent le nom de Lafortune.


La troisième famille est celle dont il sera question ici. Elle est issue du mariage, en 1700, à Québec, de Pierre-François Le Tellier ou Tellier et de Marie-Anne Leroux. Ses principales branches se sont implantées à Saint-Ours-sur-le-Richelieu et dans Lanaudière.


La quatrième famille, celle des Letellier de Saint-Just, s'est implantée en Nouvelle-France avec l'arrivée de François Letellier de Saint-Just qui a épousé, à Québec, en 1740, Marie-Joseph L'Arrivée, puis, en 1743, Marie-Françoise Pelletier. Les membres de cette famille de la région de Québec et du Bas-Saint-Laurent portent généralement aujourd'hui le patronyme de Letellier.

Sociologie et histoire d'une famille


À plusieurs égards, l'histoire des Tellier de Saint-Ours et de Lanaudière est représentative de l'histoire de la population canadienne-française en Amérique du Nord. Le présent document relate l'évolution d'une famille d'origine française et catholique implantée au coeur de la Nouvelle-France, sur les bords du Saint-Laurent, dont les descendants se dispersent peu à peu vers le nord de Lanaudière, vers les États-Unis, vers l'Ontario, vers le Manitoba et vers l'Alberta. Aujourd'hui, une bonne proportion des membres de cette famille parle mieux l'anglais que le français et plusieurs ne parlent plus du tout le français.


Tout à fait catholique à l'origine (elle a produit plus d'une douzaine de religieuses, au moins un frère et deux prêtres), cette famille, comme tant d'autres, l'est moins aujourd'hui, les unions libres et les divorces y étant de plus en plus fréquents. On y retrouve même quelques rameaux protestants. Enfin, les mariages mixtes impliquant des personnes d'autres origines, d'autres langues et d'autres religions y sont devenus monnaie courante.


Du point de vue social, si, à l'origine, cette famille était modeste, si ses premières générations ont été liées à l'agriculture et si on y retrouve toutes les classes sociales, certains de ses membres ont, néanmoins, fait leur marque dans le monde universitaire et au sein des professions libérales et, plus particulièrement, dans le domaine juridique. Si cette famille est associée, dans l'esprit de certains, à un domaine professionnel particulier, c'est incontestablement à celui du droit (voir : Jean Hétu, « La famille Tellier : une grande famille de juristes », Droit Montréal, numéro 19, automne 2014, p. 22-23).

À l'origine rurale (bien qu'il faille souligner le fait que Pierre-François Le Tellier et Marie-Anne Leroux se sont

d'abord établis à Montréal), cette famille est aujourd'hui fortement urbanisée. On remarquera aussi, au

cours de l'évolution recensée, la réduction radicale du nombre d'enfants par famille, la diminution progressive

de la mortalité infantile, l'augmentation de la longévité moyenne des hommes, mais surtout des femmes (par

suite de la diminution du nombre de décès liés à des accouchements) ainsi que le nombre relativement

important et constant de célibataires.

Les sept branches des Tellier de Saint-Ours et de Lanaudière


La description de chacune des sept branches sont décrites au débuts des tableaux détaillés de celles-ci.  On accède à ces tableaux en cliquant sur les liens apparaissant ci-contre.

Afin de rendre la lecture du document plus vivante et afin d'éviter que l'index généalogique finisse par ressembler davantage à un bottin téléphonique qu'à un ouvrage historique, nous tenterons ici de tracer un portrait sommaire des sept branches de la famille Tellier de Saint-Ours et de Lanaudière en sachant qu'il est impossible de tout dire et que beaucoup restera à écrire.


 La première branche, que nous appellerons la branche AA, descend du fils aîné de Marie-Anne Leroux-Le Tellier, soit de François-Élie (1-0002), tandis que les six autres branches descendent des six petits-fils de Marie-Anne issus de ses deux fils cadets, Charles (1-1000) et Pierre (1-6000). Les branches BA, BB, BC et BD descendent des fils de Charles et les branches CA et CB, des fils de Pierre. Le schéma suivant situe les sept branches les unes par rapport aux autres:

Au total, en date de 1996, nous avions recensé 3504 membres de la famille Tellier de Saint-Ours et de Lanaudière. Cinquante-cinq pour cent d'entre eux étaient décédés (soit 1927 personnes) et quarante-cinq pour cent étaient vivants (soit 1577 personnes). Les descendants de François-Élie étaient au nombre de 25, ceux de Charles, au nombre de 2155 et ceux de Pierre, au nombre de 1324. Le tableau qui suit donne la répartition des vivants et des morts au sein de chaque branche:

Se donner des armoiries


Afin de permettre aux membres des sept branches de la famille de manifester à la fois leur origine commune et leurs spécificités, des démarches ont été entreprises en 1996 au nom de la famille Tellier de Saint-Ours et de Lanaudière afin de faire conférer par le Hérault d'armes du Canada aux sept branches de cette famille les armes illustrées ci-contre et à d’autres endroits de cet ouvrage.


Les armes proposées alors s'expliquent d'elles-mêmes à la lecture des trois définitions suivantes tirées du Petit Robert :

À partir de là, tous comprendront les armoiries proposées, armoiries dont la description héraldique de base, inspirée d'un treillis à trois fils, est la suivante: «Fretté de cotices formant des mailles hexagonales».


Selon la proposition, les sept branches de la famille auraient chacune leur propre variante de ces armes. La branche issue du fils aîné de Pierre-François Le Tellier et de Marie-Anne Leroux se serait vue attribuer les armes pleines, sans chef, tandis que les six autres branches issues des deux fils cadets de Marie-Anne auraient porté les armes avec chef. Les couleurs proposées des armes obéissent aussi à certaines conventions. Ainsi, les émaux utilisés sont, suivant l'ordre de primogéniture, «de pourpre» (pour les aînés), puis «d'azur», puis «de gueules», puis «de sinople» (pour les cadets). Un seul métal est utilisé, soit l'argent. Les règles héraldiques sur la superposition des émaux et des métaux sont observées. Les branches issues de François-Élie et de Charles portent un fond (et un chef, dans le cas de Charles) d'émail et des cotices de métal, tandis que les branches issues de Pierre portent un fond et un chef de métal et des cotices d'émail.


Ainsi, la description héraldique des armes de la branche AA de la descendance de François-Élie (1-0002) était la suivante: «De pourpre fretté de dix cotices d'argent formant des mailles hexagonales», tandis que celle des armes de la branche BA de la descendance de Joseph (2-1000), fils de Charles, était la suivante: «De pourpre treillissé de neuf cotices d'argent formant des mailles hexagonales, au chef de pourpre».

En résumé, les caractéristiques des armes des sept branches étaient les suivantes:

Le Hérault d'armes du Canada ayant fait savoir que l’octroi d’armoiries étant considéré comme un honneur, le Bureau de Son Excellence la gouverneure générale du Canada avait pour politique de concéder des armes à des individus et non à des familles, de nouvelles démarches ont été entreprises au nom de Luc-Normand Tellier. Le 15 mars 2010, la très honorable Michaëlle Jean, gouverneure générale du Canada, a concédé à ce dernier les armes suivantes : « De pourpre treillissé de cotices, de cotices en barre et de burèles d’argent ». Ces armes ont pour cimier « Un lézard d’argent tenant de sa patte dextre une flèche de pourpre posée en pal et perché sur deux branches d’olivier du même passées en sautoir » et pour devise : « Teille et tisse » (voir: http://reg.gg.ca/heraldry/pub-reg/project.asp?lang=f&ProjectID=2017&ShowAll=1 ).

BRANCHE AABRANCHE_AA.html
BRANCHE BA 1-4BRANCHE_BA_1-4.html
BRANCHE BBBRANCHE_BB.html
BRANCHE CA 1-5BRANCHE_CA_1-5.html
BRANCHE CB 1-6BRANCHE_CB_1-6.html
BRANCHE BA 5-9BRANCHE_BA_5-9.html
BRANCHE BA 10-14BRANCHE_BA_10-14.html
BRANCHE BA 15-19BRANCHE_BA_15-19.html
BRANCHE BA 20-25BRANCHE_BA_20-25.html
BRANCHE BA 26-29BRANCHE_BA_26-29.html
BRANCHE BD 1-5BRANCHE_BD_1-5.html
BRANCHE BD 6-10BRANCHE_BD_6-10.html
BRANCHE CA 6-11BRANCHE_CA_6-11.html
BRANCHE CA 12-16BRANCHE_CA_12-16.html
BRANCHE CB 7-11BRANCHE_CB_7-11.html

FRANÇOIS-ÉLIE

PAR OÙ COMMENCER:


Vous êtes un Tellier et marié,  votre prénom apparait dans la première liste de l’INDEX DES TELLIER  intitulée « Index des pères et mères dont les enfants sont mentionnés», vous y trouverez votre prénom, sans votre nom de famille ( ce sont tous des Tellier) et, le cas échéant, le nom de famille soulignée de votre conjointe, la date est celle du mariage. Vous trouverez ainsi votre cote qui vous permettra de trouver le tableau dans lequel vous apparaissez en consultant la table au centre de l’INDEX DES TELLIER.

Vous êtes une Tellier mais vous n’êtes pas marié; vous n’apparaissez pas, dommage.  Cependant gageons que votre père a eu des enfants , à votre place je le localiserais et j’irais voir à la génération suivante, vous pourriez avoir des surprises.

Vous êtes une descendante Tellier et mariée, vous apparaissez à l’»INDEX DES TELLIER» par ordre alphabétique à la troisième section où vous trouverez votre cote ainsi que le nom de famille de votre conjoint. La deuxième section reprend la même liste mais par ordre alphabétique des conjoints. Il sera alors peut-être possible de faire des regroupements avec d’autres familles.

PRÉSENTATION
INDEX DES TELLIERINDEX_DES_TELLIER.html
TABLEAU  SYNTHÈSETABLEAU_SYNTHESE.html

POUR COMMUNIQUER AVEC NOUS:


Vous avez des informations, des commentaires, des documents ou des photos vous pouvez joindre Luc-Normand Tellier à :

tellier.luc-n@uqam.ca


PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE


Nous vous rappelons que vous êtes le seul responsable de la propriété des documents que vous nous soumettez.


Votre envoi devra faire mention de l’acceptation de cette condition.

POUR REMONTER DANS LE TEMPS

Généalogie de Catherine de Baillon et d’Anne Le Neuf du Herisson

Le Dictionnaire des ancêtres de Catherine de Baillon et d’Anne Le Neuf du Herisson recense 3566 individus, soit 3564 ancêtres connus de Catherine de Baillon et d’Anne Le Neuf du Hérisson, plus ces dernières. De plus, il présente 6827 liens reliant Catherine de Baillon et Anne Le Neuf du Hérisson aux familles recensées de leurs ancêtres.

Généalogie de Luc-Normand Tellier

Le Dictionnaire de mes ancêtres de Luc-Normand Tellier répertorie 5952 individus, soit l’auteur et 5951 de ses ancêtres parmi lesquels se retrouvent les 3564 ancêtres connus de Catherine de Baillon et d’Anne Le Neuf du Herisson (l’auteur descendant de l’une et de l’autre), ces deux dernières ainsi que 2385 autres ancêtres de l’auteur. Ce dictionnaire présente 9565 liens reliant l’auteur aux familles recensées de ses ancêtres.

Pour la description de la forme des deux dictionnaires aller vers la page   DICTIONNAIRES DES ANCÊTRESDICTIONNAIRES_DES_ANCETRES.html

DICTIONNAIRES DES ANCÊTRES

Note préliminaire


Le présent document tire sa lointaine origine des travaux de Marguerite Aubin-Tellier (code 6-1630; branche de Joseph, rameau de l'Honorable Louis) décédée en 1977. Luc-Normand Tellier (code 7-2811; branche de Joseph, rameau de Raymond) a publié, en 1976, à partir des notes de Marguerite Aubin-Tellier et de ses propres notes, un «Livre bleu» qui est l'ancêtre du présent document. Se sont associés depuis à Luc-Normand Tellier :

— Pierrette Tellier-Boucher et son mari Gaston Boucher (code 7-6718; branche de Pierre-Joseph, rameau de Zénon) qui ont fourni un travail inlassable et immense de dépouillement des sources d'information généalogique;

— Suzanne Tellier-Morel (code 7-4412; branche de Jean-Baptiste, rameau de Joachim) qui a fouillé à fond les documents relatifs à sa branche et qui a établi (ce qui n'était pas évident au départ) l'aînesse de la branche de Joseph par rapport à celle d'Alexis;

— Corinne Tellier (code 8-2301; branche de Joseph, rameau de Joseph implanté au Manitoba) qui a fouillé la généalogie du rameau du Manitoba;

— Sophie Tellier (code 9-4538; branche de Jean-Baptiste, rameau d'Hilaire) qui a fourni plusieurs informations concernant son propre rameau ;

— Jane Tellier Fischer (code 8-1025db; branche de Joseph, rameau de Joseph-Thomas) qui a aussi fourni plusieurs informations concernant la branche aînée de la descendance de Charles Tellier et de Geneviève Desrosiers.


Parmi les personnes qui ont été indirectement associées à la production de ce document, mentionnons Nicole Tellier (code 7-2808; branche de Joseph, rameau de Raymond) qui a fait bénéficier l'équipe de recherche de ses innombrables contacts avec les différents rameaux de la famille.


Malgré le zèle de chacun et le travail considérable fourni, on trouvera ci et là des erreurs et des omissions que certains trouveront impardonnables. Nous nous en excusons auprès d'eux. Hélas! diront ceux qui se sont épuisés à la tâche, un travail de cette nature n'est jamais terminé.


1996

Cet ouvrage a pris place sur le web par les soins de Jacques Tellier (7-4420).

2013

Pierre-François Le Tellier, Letellier ou Tellier est le fils de Pierre Le Tellier, voiturier, et de Marie Chevalier de la paroisse Saint-Eustache à Paris ; il est né dans cette paroisse vers 1663 ; m (Paris) Claude Busselin ou Davelin; m 07-01-1700 (Québec) Marie-Anne Leroux dit l'Enseigne (qui a 17 ans de moins que lui); le 25 juillet 1703 est engagé par l’Hôtel-Dieu de Montréal comme jardinier, puis travaille comme cuisinier à l'Hôtel-Dieu, puis au séminaire Saint-Sulpice de Montréal; d 18 s 19-12-1741 Montréal (à l'âge d'environ 78 ans). 


Marie-Anne Leroux est la fille de Gilbert et de Marie-Ursule Greslon: n 30-01-1680 La Pérade; m 07-01-1700 (Québec) Pierre-François Le Tellier (qui a 17 ans de plus qu’elle); le 10-08-1706, a de Charles Gagné un enfant naturel, Marie-Charlotte qui est baptisée le 16-08-1706 à Montréal ; aurait eu un autre enfant naturel au cours de la même période à Montréal ; on perd la trace de cet enfant  ; "prise au corps" à Montréal le 11-06-1707 à cause de sa vie relâchée ; aucune trace n’a été trouvée du procès qui a pu lui être fait en 1707 par suite de sa « prise au corps » ; normalement, compte tenu de ce qu’on lui reprochait, sa condamnation aurait dû prendre la forme d’un bannissement de Montréal ; or, elle n’a jamais été bannie de cette ville puisqu’elle y accouche de son fils Charles en 1713 ; il est plausible que son procès n’ait jamais eu lieu et qu’elle ait été libérée sur la promesse de réintégrer le foyer conjugal ; s 09-04-1761 Saint-Ours «âgée de 84 ans»  selon l'acte de sépulture (meurt « après avoir reçu tous les sacrements », selon l’acte de sépulture, vraisemblablement chez son fils aîné François-Élie Tellier, qui habite Saint-Ours).  


Enfants «légitimes» (voir note ci-dessous) de Pierre-François Le Tellier, Letellier ou Tellier et de Marie-Anne Leroux dit l'Enseigne:

1-0001Marie-Suzanne: b 05-11-1700 Québec; m 29-03-1717 (Notre-Dame-de-Montréal) Jacques Chapelain (fils de Bernard et d'Éléonore Mouillard); m 28-11-1725 (Notre-Dame-de-Montréal) Julien Leboeuf (fils de Laurent et de Jacqueline Lebissac); d 28-01-1792 Montréal, «à 98 ans» selon l'acte de décès.

1-0002François-Élie: n et b 02-08-1703 Montréal; m 09-11-1724 (Saint-Ours-sur-le-Richelieu) Marguerite Georget dit Briand (Jean et Louise Arcouet); d 06-10-1772 (Saint-Ours) «à 71 ans» selon l'acte de décès.

1-1000Charles: b (sous le nom de Charles Séraphin) 10-04-1713 Montréal (dans l’acte de baptême de « Charles Séraphin, fils de Marie-Anne », ni le nom du père ni le nom de famille de la mère ne sont indiqués) ; N.B.: un contrat passé devant le notaire royal Monmerqué, sieur Dubreuil le 29-01-1751 établit clairement que Charles Tellier, maître-forgeron de Berthier, est le frère de Pierre Tellier, époux de Marie-Anne Joly); m (sous le nom de "Charles"; ct. 02-01-1743, Antoine Puyreroux de La Fosse, à Maskinongé) Geneviève Desrosiers (fille d'Antoine et d'Angélique Piette; b 22-01-1723 Sorel; rem 27-05-1771 [Berthier] Alexandre Dutaut-Grandpré, veuf de Marie-Geneviève Casaubon; s 26-11-1782); maître forgeron; achète la terre de la Grande Côte à Berthier le 05-12-1739, achat officialisé le 08-07-1740; d 23 s 24-12-1766 Berthier, «à 50 ans environ» selon l'acte de décès (enterré dans l'église).

1-5999Joseph : b 15-04-1716 Sainte-Anne-de-la-Pérade (dans l’acte de baptême de Joseph, le nom de la mère est « Marie Anne Leroux de Tellier ») ; destin inconnu.

1-6000Pierre: b 17-06-1718 Sainte-Anne-de-la-Pérade (dans l’acte de baptême de Pierre, le nom de la mère est « Marie Anne Leroux, femme de Tellier »); m 08-06-1740 (Sainte-Anne-de-la-Pérade) Jeanne Joly dit Saintonge (fille de Pierre Joly, père adoptif, et de Marie-Josephte Sionneau, mère biologique; b 15-02-1722 Sainte-Anne-de-la-Pérade; s 22-04-1790 Saint-Cuthbert; morte accidentellement, empoisonnée avec sa fille Marie-Charlotte et une fille de service); d 09 s 10-09-1800 (Saint-Cuthbert) «à environ 84 ans» selon l'acte de décès.


Note: Si, jusqu’à preuve du contraire, ces cinq enfants sont légitimement les enfants de Pierre-François Le Tellier, Letellier ou Tellier et de Marie-Anne Leroux dit l'Enseigne, certains se sont interrogés sur la filiation biologique de Charles, de Joseph et de Pierre du fait que Marie-Anne Leroux a eu un enfant qui a été reconnu par un autre homme que Pierre-François Le Tellier du vivant de ce dernier. 


Notre position sur cette question est sans ambiguïté : Charles, Joseph et Pierre Tellier sont les fils légitimes de Pierre-François Le Tellier et de Marie-Anne Leroux. Cette conviction découle des réponses aux questions suivantes :

1-Existe-t-il un seul document déclarant officiellement Charles, Joseph et Pierre Tellier illégitimes ? Il n’en existe aucun.

2-Charles, Joseph et Pierre Tellier ont-ils, à aucun moment, porter un autre patronyme que celui de Tellier, à une époque où il était très courant de changer de nom sans plus de formalités ? Jamais. Or, l’enfant officiellement illégitime d’une épouse ne porte pas le patronyme de son mari (par exemple, les enfants officiellement illégitimes de la marquise de Montespan et de la reine Hortense de Beauharnais n’ont jamais porté les noms de Montespan et de Bonaparte). Le fait que le dernier fils de Marie-Anne Leroux porte le nom de Pierre Tellier doit aussi être noté, car il s’agit du prénom et du nom mêmes de l’époux de cette dernière (N.B. : dans la plupart des actes, Pierre-François Le Tellier est appelé Pierre Le Tellier ou Tellier ; il n’y a que quelques actes où on l’appelle François Le Tellier ou Tellier). Cela rend invraisemblable que le père biologique de Pierre Tellier ne soit pas Pierre-François Le Tellier. Comment une femme peut-elle donner à son fils issu d’une liaison extra-conjugale le prénom et le nom mêmes de son mari ?

3-Charles, Joseph et Pierre Tellier ont-ils reconnu être les fils de Pierre-François Le Tellier ? Lors de son mariage, Pierre donne Pierre-François Le Tellier comme son père et, dans un contrat daté du 29-01-1751, Pierre et Charles se disent frères (et non demi-frères).

4-Existe-t-il un document officiel par lequel Pierre-François Le Tellier aurait nié être le père de Charles, Joseph et Pierre Tellier ? Aucun.

5-Existe-t-il un document officiel par lequel un autre homme que Pierre-François Le Tellier aurait admis être le père de Charles, Joseph et Pierre Tellier ? Aucun.

6-Existe-t-il un arrêt de séparation de corps et de biens de Pierre-François Le Tellier et de Marie-Anne Leroux comme celui prononcé par le Châtelet de Paris, le 15 juin 1745, à propos de la future marquise de Pompadour et son mari

     (voir https://fr.wikipedia.org/wiki/Madame_de_Pompadour)? Aucun.


D’où vient alors que certains prétendent que Charles, Joseph et Pierre Tellier sont des « enfants naturels » ? Cela tient essentiellement au caractère incomplet de leurs actes de baptême, des omissions de noms suggérant que leur père biologique pourrait ne pas être le mari de leur mère, bien que ces actes ne déclarent nullement les nouveaux-nés illégitimes. Ces omissions sont-elles admissibles en cour pour déclarer que ces enfants étaient illégitimes ? Aucunement. Peut-on déclarer des enfants illégitimes sur la base de seuls soupçons d’adultère ? Aucunement, ni aux yeux de la loi de l’époque, ni aux yeux des lois d’aujourd’hui. Par ailleurs, selon la généalogiste Lise Sylvestre Reid, les actes de naissance de Joseph et de Pierre Tellier à Sainte-Anne-de-La Pérade ne sont pas des originaux, mais plutôt des transcriptions faites à une époque ultérieure par un curé ou un vicaire. Notons que le fait que ces naissances aient eu lieu à Sainte-Anne-de-La Pérade plutôt qu’à Montréal peut s’expliquer du simple fait que Marie-Anne Leroux ait choisi d’aller accoucher chez sa mère (Marie-Ursule Greslon-Laviolette, veuve de Gilbert Leroux) qui habitait ce village et y mourut le 13 avril 1734.



S’il était prouvé par une analyse d’ADN que ces enfants sont le fruit de relations adultérines de leur mère, cela en ferait-il pour autant des enfants illégitimes ? Aucunement, contrairement à ce que certains croient. À l’époque comme aujourd’hui, un enfant issu d’une relation extra-conjugale d’une épouse n’est nullement considéré automatiquement comme illégitime aux yeux des lois.  


De nos jours, alors que des analyses d’ADN sont possibles, un enfant né d’une femme mariée est légitimement l’enfant du mari de cette femme tant et aussi longtemps que cette paternité n’a pas été contestée à l’intérieur des délais prescrits. Ceci est même le cas s’agissant de conjoints de fait dont l’homme a reconnu sa paternité si ce dernier n’a pas contesté cette paternité par la suite à l’intérieur des délais prescrits. La Cour suprême du Canada a confirmé cette position aussi récemment qu’en 2009. Voir : http://www.lapresse.ca/actualites/justice-et-affaires-criminelles/200906/26/01-878966-pere-malgre-lui.php .


Si cela vaut aujourd’hui, alors que les analyses d’ADN permettent de vérifier la paternité biologique, cela valait encore plus à l’époque de la Nouvelle-France alors qu’aucun moyen scientifique ne permettait de vérifier celle-ci. De fait, sous l’Ancien régime en France et en Nouvelle-France, les cas de naissance « adultérine légitime » ont abondé quand l’adultère était le fait de l’épouse, la réputation de la famille, celle du mari (qui ne tenait pas à passer pour un mari trompé), l’indissolubilité du mariage, le souci de préserver la cellule familiale et le bien socio-affectif des enfants l’emportant sur toute autre considération.


Parmi les exemples célèbres de « naissances adultérines légitimes », en France et ailleurs, on trouve les cas suivants :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_II_de_Bourbon-Condé

https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles-Paris_d%27Orléans-Longueville

https://fr.wikipedia.org/wiki/Louise-Henriette_de_Bourbon

https://fr.wikipedia.org/wiki/Louise_Augusta_de_Danemark

https://fr.wikipedia.org/wiki/Hortense_de_Beauharnais

https://fr.wikipedia.org/wiki/Napoléon_III 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Alphonse_XII


Généalogie de Pierre-François Le Tellier:


En juillet 1904, le marquis de La Roche-Lambert a publié dans une « Chronique héraldique » complétant l’Armorial général de France des d’Hozier qu’il a republié en 1903-1904, le passage suivant : « La branche aînée des Le Tellier, marquis de Louvois de Souvrais s’est éteinte en 1844. Un rameau cadet, Sgr. de Morsange et de Baugy, issu de Charles Le Tellier et de Catherine Vaillant de Guélis, son épouse, existe encore et est représentée au Canada par les descendants de Nicolas Le Tellier ; représenté par M. le Juge Tellier à Saint-Hyacinthe (Québec). » Voir : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k92302t/f57.image. Le Juge Tellier de Saint-Hyacinthe dont il est question ici est le Juge Louis Tellier (voir 5-1605) et Charles Le Tellier de Morsan et de Baugy est l’oncle paternel du chancelier Michel Le Tellier. Voir au sujet de ce dernier et de sa famille : https://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Le_Tellier_(homme_d'État) ainsi que https://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_Le_Tellier  et Luc-Normand Tellier, Face aux Colbert : les Le Tellier, Vauban, Turgot et l’avènement du libéralisme, Québec, Presses de l’Université du Québec, 1987, 806 pages.


L’énoncé de l’Armorial général de France et ce que nous savons de Pierre-François Le Tellier sont tout à fait conciliables du point de vue des dates et suggèrent la filiation suivante :

1-N. Le Tellier, paysan de Chaville ;

2-Pierre ou Mathieu Le Tellier, fils de 1, marchand bourgeois de Paris vivant en 1535, tenancier de l’hôtellerie du Dauphin, rue Saint-Denis ou Saint Martin, paroisse Saint-Eustache, Paris, époux de Geneviève Le Sueur, puis d’Anne Pasque ;

3-Michel I Le Tellier, fils de 2 et de Geneviève Le Sueur, anobli le 25 novembre 1545 sous François Ier en devenant « conseiller, clerc, notaire et secrétaire de la maison et couronne de France » (source : Dossiers bleus 627, Folio 29, Bibliothèque nationale de France, Paris),  notaire au Châtelet de Paris en 1551, commissaire en 1554, époux de Catherine Ganeron ;

4-Michel II Le Tellier, fils de 3, sieur de Chaville, commissaire-examinateur au Châtelet de Paris en 1573, devient conseiller du Roi et correcteur en la Chambre des comptes le 20 janvier 1574, épouse le 20 novembre 1574 Perrette Locquet, maître des comptes le 21 avril 1589, intendant des finances de la Ligue, sans doute commissaire d'un des quartiers de Paris sous la Ligue, intendant général des finances en la province et généralité de Champagne de 1589 à 1591, proposé comme trésorier de France à Paris [nomination à laquelle le Parlement oppose une fin de non-recevoir], devient maître ordinaire de la Chambre des comptes le 24 juillet 1593, habite la maison de la Fontaine de Jouvence, rue de la Grande-Truanderie, paroisse Saint-Eustache, puis le 16, rue Michel-le-Comte, dans le nord-ouest du Marais, achète des terres à Chaville, mort en charge le 24 février 1608, âgé de 63 ans, inhumé à Saint-Eustache ;

5-Charles Le Tellier de Morsan, fils de 4 et oncle du chancelier Michel IV Le Tellier (le père de Louvois), seigneur de Morsan, de Chaville, de Soisac, de Baugy, d'Oiseu et de Neuvy-en-Dunois, correcteur des comptes en 1590, auditeur le 6 juin 1595, épouse par contrat du 17 février 1605 Catherine Vaillant de Guélis, dame de Morsan [fille de Jean Vaillant, seigneur de Guélis, seigneur du Chastel, conseiller au Parlement de Paris, puis président aux enquêtes, et de Françoise de Flexelles, sa seconde femme, décédée en 1642) ; reçu maître des comptes le 18 novembre 1619 ; habite rue de la Grande-Truanderie, puis rue de Beaubourg ; mort en charge le 6 août 1635 à l'âge de 63 ans, inhumé dans l'église de Saint-Eustache à Paris ;

6-Nicolas Le Tellier de Morsan, fils de 5, né vers 1607, épouse Claude François, fille de Claude François décédé avant le 22 janvier 1644, date à laquelle l’épouse de Nicolas Le Tellier obtient, malgré les objections de son mari, des lettres de bénéfice d’inventaire lui permettant de prendre connaissance de la succession de son père, et en particulier de ses créances, avant de décider de l’accepter ; à cette fin, le « bourgeois de Paris » Jacques Ollince se constitue caution pour l’épouse de Nicolas Le Tellier lors de l’enregistrement par le lieutenant civil du Châtelet, Antoine Dreux d’Aubray, des lettres de bénéfice d’inventaire, le 27 janvier 1644 ; Jacques Ollince pourrait être vraisemblablement un oncle maternel de ladite épouse et un proche parent de Pierre Ollins, trésorier des Gardes du corps du roi et époux de Catherine-Élisabeth Colbert, la cousine germaine de Jean-Baptiste Colbert de Saint-Pouange et de Villacerf qui a épousé en 1628 Claude Le Tellier, la sœur du futur chancelier Michel Le Tellier ; voir : http://www.geneanet.org/archives/registres/view/13160/70 ;

7-Pierre Le Tellier, fils de 6, commissionnaire-voiturier, né vers 1637; épouse Marie Chevalier ; décède vraisemblablement vers le 18 octobre 1695 ; son inhumation est, selon toute vraisemblance, évoquée à la page 135 du volume 101 du Fichier des paroissiens de la paroisse Saint-Eustache que l’on peut consulter aux Archives de Paris ;  on peut y lire ce qui suit : « Inhumation- Le Tellier - 19 octobre 1695, Mercredi. Convoi Enterrement  de Monsieur Le Tellier, commissionnaire à la halle aux Draps, et Bourgeois de Paris, demeurant rue Merderet, qui se fit à 3 heures précises du soir en l’Église de Saint-Eustache, sa paroisse. (B.) » ; N.B.: la rue Merderet dite aussi Verderet allait de l’intersection des rues de la Jussienne et Coq-Héron à la rue Plâtrière (aujourd’hui rue Jean-Jacques-Rousseau) ; la demeure de Pierre Le Tellier se trouvait à quelques pas du premier hôtel du futur chancelier Michel IV Le Tellier (situé rue Plâtrière face à la rue Verderet ; hôtel occupé par le futur chancelier de 1644 à 1651), à 3 minutes à pied des Halles et à 7 minutes de la rue de la Grande-Truanderie ; voir note qui suit ; le document du Fichier prend la forme d’une note, comportant peu de détails, devant servir à rédiger l’acte d’inhumation complet de M. Le Tellier ; l’acte d’inhumation intégral et sa copie ont été brûlés en 1871 quand les communards ont incendié l’Hôtel de ville de Paris et son Palais de justice où les registres de presque toutes les paroisses de Paris et leurs copies avaient été rassemblés; on trouve en haut à gauche de la page 135 du volume 101 du Fichier la source du texte : « Bibliothèque Nationale — Manuscrits français— 32831 — p. 318 ».


8-Pierre-François Le Tellier, fils de 7, né vers 1663, son contrat de mariage avec Marie-Anne Leroux signé à Québec, le 17 octobre 1699, devant le notaire Charles Rageot et son acte de mariage nous apprennent qu’il vient de la paroisse Saint-Eustache de Paris et que ses parents sont Pierre Le Tellier et Marie Chevalier. Le contrat de mariage du 17 octobre 1699 débute comme suit: « Par devant le notaire royal en la prévôté de Québec soussigné y résidant et témoins ci-bas nommés Pierre (nommé aussi François dans d’autres actes) Letellier, fils de défunts Pierre Letellier et Marie Chevallier, ses père et mère, ledit son père vivant voiturier, veuf de défunte Claude Russelin (ou Davelin), natif de Paris, paroisse Saint-Eustache, pour lui et en son nom, d’une part,… », meurt à Montréal le 18 décembre 1741, à l’âge de 78 ans d’après son acte de sépulture.


Note : Tout laisse croire que le document du Fichier des paroissiens de la paroisse Saint-Eustache évoqué à propos de Pierre Le Tellier, voiturier (notice 7 ci-haut) réfère au père de Pierre-François Le Tellier du fait:

1-que le défunt  se nomme Le Tellier ;

2-qu’il est de Saint-Eustache ;

3-qu’il est décédé en 1695, soit avant le 17 octobre 1699 (donc il est défunt au moment du contrat de mariage de Pierre-François Le Tellier et de Marie-Anne Leroux);

4-qu’il est «  commissionnaire à la halle aux draps » ;

5-qu’un « commissionnaire peut … exercer à la fois la fonction de commissionnaire et celle de voiturier (le terme de voiturier désignant l'entreprise qui effectue le transport). » Voir http://www.esandis.com/export-import/commissionnaire_resu.html ;

6-que, parmi les Le Tellier de Paris connus de cette époque, aucun autre n’est qualifié de commissionnaire ou de voiturier.


Le document du Fichier des paroissiens de la paroisse Saint-Eustache rend vraisemblable la thèse de l’Armorial général de France pour les raisons suivantes :

1-Le statut de « bourgeois de Paris » et même de noble, comme pourrait le suggérer le « Monsieur » (titre donné autrefois aux hommes de condition assez élevée, nobles ou bourgeois) sied à un petit-fils de Charles Le Tellier, seigneur de Morsan.

2-La fonction de bourgeois commissionnaire-voiturier s’inscrit parfaitement dans le parcours de la famille Le Tellier de Chaville, de Louvois et de Morsan, laquelle est directement issue du « monde marchand » de Saint-Eustache. L’anoblissement de cette famille ne remonte qu’au grand-père de Charles Le Tellier de Morsan et arrière-grand-père du chancelier Michel Le Tellier, les origines de la famille remontant à un paysan de Chaville et à son fils qui tenait auberge à Saint-Eustache.

3-Contrairement à leurs cousins Le Tellier de Louvois, les Morsan n’étaient pas riches et devaient gagner leur vie, au besoin comme entrepreneurs. Charles Le Tellier de Morsan était loin d’être un grand seigneur. Morsan est un lieu-dit appelé aujourd’hui Morsans, près de Neuvy-en-Dunois, près de Châteaudun et de Chartres. Voir sur Google : Jean-Baptiste Bordas, Chorographie du Dunois, Châteaudun, Imprimerie Lecesne, 1851, pages 157 et 158 où on lit « Morsan, gros village entre Villars et La Folie, a une haute justice particulière … ». Ces terres étaient quasi inhabitées. Les fils de Charles ont dû trouver des moyens de vivre. L’aîné a cherché à vivre en seigneur comme son père, mais les autres ont dû vivre comme on vivait à Saint-Eustache.  (N.B. : « sous l’Ancien régime, les fils aînés étaient systématiquement favorisés ; ainsi, selon la coutume de Normandie et du baillage de Caux, le fils aîné héritait des deux tiers de la succession paternelle. » Mémoires de la Société Généalogique Canadienne-Française, volume 66, no 2, cahier 284, été 2015, p. 139 ; selon la Coutume de Paris, « les règles d’héritage diffèrent selon que l’on naît noble ou roturier. Dans le premier cas, l’aîné reçoit la majeure partie des terres. L’on comprend que les autres fils se tournent vers l’armée et vers le clergé. Chez les roturiers, les biens sont répartis à parts égales entre les héritiers. Ce cadre juridique favorise une répartition de la richesse qui garantit la stabilité d’un ordre social hiérarchisé. Chez les nobles, à chaque génération, la richesse reste concentrée entre les mains d’un héritier, tandis que chez les roturiers les maigres acquis sont répartis entre chaque enfant. Les riches s’enrichissent, les pauvres s’appauvrissent. » Jacques Mathieu, La Nouvelle-France : Les Français en Amérique du Nord, XXVIe-XVIIIe siècles, Québec, Presses de l’Université Laval, 2001, p. 108).


4-Les Morsan n’ont nullement tiré profit de la montée fulgurante de leurs cousins Le Tellier de Louvois qui devinrent une des familles les plus riches et les plus illustres de France sous Louis XIV. En effet, Charles Le Tellier de Morsan et ses frères ont fait un long procès à Michel Le Tellier (le futur chancelier) après que, le 6 mai 1617, ce dernier eut perdu son père à l’âge de 14 ans. Ce procès avait pour but de priver Michel Le Tellier d’une grande partie de son héritage. Le futur chancelier a gagné ce procès grâce à son tuteur, Louis Le Peletier, et en a toujours voulu à ses oncles, si bien que ses cousins Le Tellier n’ont jamais bénéficié des retombées de l’immense fortune des Le Tellier de Louvois.

5-Selon la tradition familiale rapportée par le Juge Louis Tellier (5-1605) dans une lettre à son frère, le futur Sir Mathias Tellier (5-2203), Zéphirin Tellier (4-1605), père de Louis et de Mathias, avait l’habitude de répéter à ses enfants que leur famille était issue d’un Le Tellier  « qui était allé donner sa seigneurie et mourir au séminaire de Saint-Sulpice. » (Lettre de Louis Tellier à son frère Mathias envoyée de Saint-Hyacinthe le 20 novembre 1902, lettre que l’on peut consulter dans la chemise intitulée « Généalogie » de la boîte no 5 du « Fonds Famille Tellier » des Archives du Québec, BnAQ, édifice Gilles-Hocquart, 535, rue Viger Est, Montréal).


              La tradition familiale rapportée par Zéphirin Tellier à son fils Louis a reçu un nouvel éclairage quand, récemment, le hasard a fait découvrir la présence en sol canadien, à l’arrivée de Pierre-François Le Tellier à Québec vers 1697-1699, d’un jésuite, le Père François Vaillant de Guélis, qui occupait alors les fonctions de procureur (père économe) des jésuites à Québec. Ce dernier était originaire d’Orléans, située à 50 kilomètres de Morsans (la seigneurie des Le Tellier de Morsan) et proche parent de Catherine Vaillant de Guélis, l’épouse de Charles Le Tellier de Morsan dont Pierre-François Le Tellier descendrait. Voir : http://www.biographi.ca/fr/bio/vaillant_de_gueslis_francois_2F.html)


Les parents du Père François Vaillant de Guélis sont François Vaillant de Guélis, écuyer, lieutenant des gardes des plaisirs de son Altesse Royale Gaston, duc d’Orléans et frère du roi Louis XIII, et son épouse Madeleine Perdoux. Le nom « Vaillant de Guélis » étant particulièrement rare, le Père François Vaillant de Guélis est certainement un neveu ou petit-neveu « à la mode de Bretagne » de Catherine Vaillant de Guélis qui, lors de son mariage avec Charles Le Tellier, a apporté la seigneurie de Morsan dans la famille Le Tellier.


Il est vraisemblable qu’après le décès de son père en 1695 et celui de sa première épouse, Claude Busselin ou Davelin, Pierre-François, inspiré par son parent le Père François Vaillant de Guélis, ait choisi de se mettre au service de l’Église du Canada à titre de dévot, de « missionnaire laïc », dirions-nous aujourd’hui. Il est possible qu’il ait d’abord travaillé pour les jésuites de Québec, à partir de 1697 environ avant de gagner Montréal en 1703 où il a travaillé pour l’Hôtel-Dieu, puis pour les Sulpiciens. Notons que le Père François Vaillant de Guélis est celui qui, en 1693, avait fondé le couvent des jésuites à Montréal. Il était revenu à Québec en 1697, puis revint à Montréal comme supérieur en 1706.


              Tout ce scénario colle parfaitement à la tradition familiale rapportée par Louis Tellier. Il est aussi conforme au fait que la plupart de ceux qui sont venus en Nouvelle-France y ont été attirés par des gens auxquels ils étaient apparentés. En effet, trois fois sur quatre, un Français qui venait s’établir en Nouvelle-France était parent avec un autre immigrant ; une fois sur quatre, un nouvel arrivant connaissait au Canada des membres de sa famille française et une fois sur quatre l’immigrant venait rejoindre un parent déjà installé dans la colonie (Roland Viau, « L’archipel du négoce, 1650-1701 », dans Dany Fougères (dir.), Histoire de Montréal et de sa région, Québec, Presses de l’Université Laval, 2012, p. 109).