|
Il était parmi nous en juillet dernier lors de la
journée des Prince, dans le cadre des fêtes du 150e anniversaire
de Princeville. Sa venue, en compagnie de son frère Marcel, n’est
pas passée inaperçue. En vacance parmi les siens, il nous a
vraiment fait plaisir en se joignant à nous...
Hermann
Prince (dict.no.799viii) appartient à la 9e génération
de Prince en Amérique, il est le sixième des sept enfants de
Fernando Prince de Ste-Eulalie et de Marie-Rose Vincent. Il est né
à Montréal, dans la paroisse St-Jean-Batiste, le 16 juillet
1925. Maintenant âgé de 73 ans, il est toujours actif au sein
de sa communauté. À ma demande, il nous parle de lui. En toute
simplicité, il nous décrit le chemin qu’il a suivi et
qui l’a mené de Montréal jusqu’au Brésil,
de servant de messe jusqu’à la prêtrise...Ayant eu des
parents foncièrement religieux, j’ai hérité d’une
bonne formation chrétienne. De 9 à 14 ans, j’étais
servant de messe, d’abord à l’église Notre Dame
des Victoires puis à l’église St-Jean Batiste de la Salle.
Comme je fréquentais assidument l’église, c’est
au pied de l’autel, face à Jésus dans son sacrement d’amour,
à la messe de tous les jours qu’est née ma vocation religieuse
et sacerdotale. À l’époque, je sentais en moi un vibrant
appel à la prêtrise. Pour cela, il fallait faire des études
classiques ou entrer dans un séminaire. Mais les revenus familiaux
étant insuffisants pour de telles études, sur les conseils de
mon père, je suis entré dans la vie religieuse. J’avais
connu les Frères du Sacré-Coeur à Notre Dame des Victoires.
C’est ainsi qu’en mars 1940, accompagné de ma mère,
je fis mon entrée au Juvénat du Mont Sacré-Coeur, à
Granby. Ce jour-là, nous avons dû affronter une des plus grosses
tempêtes de neige de l’année. On m’a accueilli à
bras ouverts. C’est là, dans une ambiance
réellement chaleureuse et fraternelle que j’ai poursuivi mes
études et alimenté en moi le désir de devenir un bon
Frère du Sacré-Coeur.
En 1943, je commençais l’année de spiritualité
du Noviciat sous la direction de bons maîtres formateurs. À la
fin de cette même année, je me consacrais au Seigneur par les
trois voeux de religion. Ce fut mon premier contrat d’amour envers le
Coeur de Jésus et cela pour un an. Il faut dire qu’au fond de
moi-même, c’était pour toujours. Selon la coutume dans
l’Église, il fallait prononcer les voeux d’un an à
trois reprises. En 1946, je m’engageais à nouveau par un voeux
de trois ans. Ce n’est qu’en 1949 que j’ai prononcé
mes voeux perpétuels. En cette même année 1949, voulant
répondre à une autre grande aspiration intérieure, devenir
missionnaire, j’en fis la demande au Conseil provincial. À ma
plus grande
joie, mes prières furent exaucées, mon nom chevronné.
C’est ainsi qu’en juin 1950, je m’envolais vers le Brésil,
mon pays d’adoption jusqu’à aujourd’hui. Beaucoup
de bonnes choses ont marqué ces années d’apostolat, surtout
dans mes fonctions de Frère enseignant.Suite au Concile Vatican II,
notre Communauté acceptait d’introduire le sacerdoce pour fin
interne. Le grand désir qui me hantait avec tant d’insistance
dans ma jeunesse devenait alors possible. Ma demande acceptée à
Rome, mes études théologiques complétées au grand
Séminaire d’Iparanga à Sao Paulo, le 11 juillet 1974,
je recevais le Ministère du Diaconat, au monastère St-Benoît
de Sao Paulo.
À l’âge de 50 ans, le 4 janvier 1975,
à l’église Santa Cécilia de Sao Paulo, le cardinal
Dom Paulo Evaristo Arns me conférait les Ordres Sacrées du Presbytérat.
Depuis ce jour bénit, je suis convaicu qu’être prêtre,
c’est une vocation dans ma vocation. Même si la consécration
religieuse est complète en elle-même, le fait d’être
prêtre a beaucoup contribué à m’enrichir en spiritualité
et à m’affermir dans ma vocation religieuse.
Je suis aumônier dans notre communauté locale et vicaire à
notre paroisse de Paraguaçu. Je célèbre 12 à 15
messes par semaine en plus des baptêmes, mariages, visites aux malades
et autres services qui exigent le dévouement du prêtre. Il y
a toujours du pain sur la planche pour le prêtre qui a la conviction
qu’il n’est pas prêtre
pour lui-même mais pour les autres.
C’est ainsi que se déroule mon apostolat en terre brésilienne,
ce pays de 180 millions d’habitants de langue portugaise. J’habite
une petite ville d’environ 15 mille habitants où prédomine
l’agriculture avec d’immenses plantations de caféiers,
de maïs, de haricots et de cannes à sucre. Beaucoup de troupeaux
de bétail. L’industrie textile y est également une source
de revenus et donne du travail à beaucoup de gens.
C’est là que je suis heureux , que je me réalise dans
tout ce que j’entreprends et que je demande au Seigneur de répandre
sur toutes nos familles Prince ses meilleures grâces, pour que nous
puissions continuer à vivre unis dans son Amour.
|