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Thomas Alexandre Davy de la Pailleterie, ou Général Dumas

À sa naissance, le 25 mars 1762, il ne portait que les prénoms de Thomas Alexandre. Fils de Marie Cessette dite Dumas, une esclave noire de l’île de Saint-Domingue (future Haïti), il n’avait pas le droit d’avoir un nom de famille. Mais c’était le fils d’Antoine Alexandre Davy de la Pailleterie. Quand ce dernier décida de retourner en France, il vendit « à réméré » (c’est-à-dire avec droit de rachat) sa maison et les quatre enfants qu’il avait eu de Marie Cessette, puis il racheta Thomas Alexandre et le fit venir en France, le reconnut, lui donna son nom et lui fit donner une éducation noble.

À la suite d’un différend avec son père à propos du remariage de ce dernier, Thomas Alexandre Davy de la Pailleterie entra, en 1786, comme simple cavalier dans le régiment des dragons de la Reine sous le nom d’Alexandre Dumas : Antoine Alexandre avait refusé qu’il le fasse en tant que Davy de la Pailleterie. Il se trouvait ainsi à n’avoir qu’un statut de roturier, ce qui, normalement, lui aurait coupé presque toute avenue d’avancement. Mais les choses évoluèrent autrement, grâce à la Révolution française, et la carrière de Thomas Alexandre fut fulgurante. En peu de temps, il devint brigadier dans l’armée du Nord. Puis, ayant été appelé à rejoindre la légion franche de cavalerie des Américains et du Midi, il fut fait lieutenant-colonel, puis nommé général de brigade avant de devenir général de division à l’automne de 1793. Commandant en chef de l’armée des Pyrénées orientales, puis de celle des Alpes, il est nommé en août 1794 à la tête de l’armée de l’Ouest, poste dont il démissionne rapidement, par dégoût pour les massacres effectués dans cette région réputée royaliste. Sa désapprobation de la politique menée par la Convention lui vaut une disgrâce et aurait pu lui valoir l’échafaud, mais il est rappelé et se retrouve rapidement sous les ordres de Bonaparte. Il assiège Mantoue en 1796, se distingue au Tyrol autrichien en 1797 (il a gagné à cette occasion les surnoms de « Horatius Coclès du Tyrol », donné par Bonaparte, et de « Diable noir », par les Autrichiens). Il participe ensuite à la bataille d’Égypte, où il joue un rôle majeur qui ne sera pas toujours reconnu à sa valeur par la postérité, probablement parce qu’il s’était brouillé avec Bonaparte : encore une fois, il ne supportait pas les massacres. Menacé de naufrage lors de son retour en France, il débarque en Italie, et est retenu prisonnier par Naples pendant deux ans.

À son retour en France en 1802, il refuse de contribuer à mater la révolte menée en Haïti par son ancien compagnon d’armes, Toussaint Louverture. C’est alors la disgrâce. Il est mis à la retraite forcée, à 40 ans à peine, et Bonaparte lui refuse toute pension. Il meurt, épuisé, moins de quatre ans plus tard, le 26 février 1806.

Il laissait un fils de quatre ans qui devint le célèbre écrivain Alexandre Dumas.

Lien éventuel

Famille

Pour en savoir plus

Article sur Thomas Alexandre Dumas dans Wikipédia

Les mémoires d’Alexandre Dumas

La page sur le général Dumas sur le site de l’historien Dieudonné Gnammankou