dumas


Les surnoms

Dans la Rome antique, les gens avaient un prénom, un nom et un surnom. Après la fin de l’empire romain, cet usage s’est perdu. Seul le prénom a subsisté, même si, à l’occasion, des individus recevaient aussi un surnom pour les différencier. À partir du Xe siècle, cette habitude devint plus fréquente. Le surnom évoquait une caractéristique physique : le Boiteux ou le Blond, par exemple; un métier ou une charge : Le Boucher, Le Pelletier ou Le Clerc; une parenté : Le Gendre, Le Neveu; une origine ou un lieu de résidence : L’Anglais, Le Manseau, Del Mas. Et peu à peu, ces surnoms devinrent héréditaires et devinrent des noms de famille. Ainsi, on considère que, dans la France du XVIe siècle, l’usage était tellement bien établi que l’Édit de Villers-Cotterêts n’a pas jugé essentiel de préciser que les registres devaient inscrire le prénom ET le nom d’une personne. Des surnoms, on continuait sûrement d’en donner, mais ils restaient attachés à la personne et ne se transmettaient plus.

Mais les choses sont différentes en Nouvelle-France où le surnom devint comme une sorte de nom de famille bis, transmissible de génération en génération. De père en fils (et fille!), on pouvait être ainsi désigné comme Audet dit Lapointe, aussi bien que comme Audet ou Lapointe. Cette habitude est progressivement sortie de l’usage au cours du XIXe siècle, et les descendants d’un même ancêtre ont finalement opté pour l’un ou l’autre nom1.

Peu de Dumas ont bénéficié d’un surnom. Ce sont Antoine dit Sansregret, Gilbert dit L’empileur, Jean dit Beauséjour, Jean dit ou de Saint-Martin, Jean Baptiste Pierre dit Francoeur, Pierre dit Langoumois et René dit Rencontre. À l’exception de L’empileur, qui évoquait un comportement, et de Saint-Martin, qui désignait probablement une propriété, tous ces surnoms étaient des noms de guerre. On sait que les surnoms de Langoumois et de Rencontre ont été portés par les descendants de ces Dumas.

 

 

 

 

1Source principale : JETTÉ, René, Traité de généalogie, Les presses de l’Université de Montréal, Montréal, 1991, 716 pages.