Les origines en France
Sébastien Cholet, l'ancêtre des Cholette du Canada et des États-Unis, est né
le 7 mars 1677 à Aubigné-Briand, devenu Aubigné-sur-Layon depuis 1994.
Il a fallu attendre longtemps avant d'obtenir ces précisions parce que les
premiers renseignements se rapportant à Sébastien Cholet dataient de son
mariage à Montréal le 19 octobre 1705. C'est ainsi que l'on apprit, selon
le dictionnaire généalogique de Mgr Tanguay et les renseignements fournis
par d'autres généalogistes, qu'il venait d'Aubigny (ou Aubigné) en Anjou.
Certains précisaient que c'était un arrondissement de Saumur, de l'évêché
d'Angers, autrefois de la province d'Anjou, aujourd'hui Maine-et-Loire.
Par ailleurs, certains autres indiquaient que depuis la Révolution française
Aubigné faisait partie du département de la Sarthe et se trouvait ainsi
rattaché à l'évêché du Mans. Pour ajouter à la confusion, il faut noter
que plusieurs endroits portent le nom d'Aubigné ou Aubigny.
La confusion sur le lieu de sa naissance s'accentuait du fait que certains
le disaient né en 1685 ou encore âgé de 26 ans lors de son mariage alors
qu'il en aurait eu 20 selon d'autres. En fait il avait plus de 28 ans.
Les recherches sur les origines de Sébastien Cholet en France étaient par
conséquent rendues relativement difficiles.
Ainsi, lorsque Albert Cholette et son épouse Aline Charbonneau entreprirent
un voyage en France au printemps 1982, ils avaient d'abord pensé passer par
La Rochelle et Marans pour tenter d'obtenir des renseignements sur l'ancêtre
Olivier Charbonneau qui était originaire de cette région. N'ayant rien trouvé
de nouveau sur lui aux Archives de La Rochelle, ils ont quand même décidé de
passer rapidement par Angers et essayer de percer le mystère entourant les
origines de Sébastien Cholet. Leur itinéraire de voyage ne leur permettait
pas d'aller plus loin et de faire un détour par Le Mans. Ils étaient loin de
penser que cette décision résulterait en une découverte importante pour eux.
Se présentant aux Archives départementales d'Angers, ils expliquèrent le
but de leur visite à l'archiviste qui crût bon de les diriger vers Le Mans.
Mais après explications, étant donné qu'il était question de l'évêché
d'Angers dans les rares documents disponibles, il s'absenta brièvement
et revint avec deux recueils des archives d'Aubigné-Briand, en remettant
un à chacun des nouveaux chercheurs.
Albert Cholette avait celui qui contenait les différents actes à partir
de 1673. Lui qui n'avait jamais fait de recherche généalogique auparavant,
par le plus grand hasard et avec la plus grande chance, découvrit en moins
de cinq minutes l'acte de baptême de son ancêtre Sébastien Cholet. Devant
le grand silence qui régnait dans cette salle des Archives, il demeura bien
calme mais son épouse ne comprenait pas pourquoi il n'avait pas crié bien
fort en faisant cette découverte.
On peut se reporter à la photocopie de cet acte de naissance accompagnée
de la transcription en caractères plus compréhensibles pour en faciliter la lecture.
Devant un itinéraire de voyage qui ne prévoyait pas une telle découverte,
les deux chercheurs décidèrent de ne pas poursuivre leurs recherches davantage
mais de se diriger plutôt sur Aubigné-Briand avec l'espoir d'y trouver des
renseignements intéressants de ce côté. Pour atteindre un tel endroit il
fallait bien avoir en main une carte routière détaillée, ce qui se fit au
moyen d'une carte Michelin No. 64. En se reportant à la partie de cette
carte qui est reproduite il est facile de situer Aubigné-Briand, maintenant
Aubigné-sur-Layon, par rapport aux villes bien connues d'Angers et de Saumur.
Une fois rendus à destination, Albert Cholette et son épouse apprirent bien vite que
plus personne du nom de Cholet n'habitait l'endroit. Même les personnes les plus âgées
n'avaient aucun souvenir de tels habitants à cet endroit. Par contre, ils apprirent
qu'il y avait un lieu dit " Les Chollets " à la sortie même de la commune d'Aubigné,
en direction de Machelles et de Thouarcé. Se rendant à cet endroit ils purent
observer en effet une grande affiche sur un mur extérieur de la bâtisse avec une
telle inscription. Ce qui porta naturellement les visiteurs à se poser des
questions. Mais le voyage devait se poursuivre sans avoir pu obtenir
d'autres renseignements.
Dès leur retour au Québec les deux voyageurs s'empressèrent de faire partager
leur découverte et mettre ainsi fin au mystère entourant les origines de Sébastien
Cholet. Ils communiquèrent donc avec le Père Gérard Lebel, rédemptoriste de
Sainte-Anne-de-Beaupré, qui publiait chaque mois depuis quelque temps déjà la
généalogie d'une famille québécoise dans La Revue Sainte Anne de Beaupré. Pour
assurer une publication rapide de la nouvelle et en même temps une plus grande
diffusion, il leur suggéra de rédiger un article très court qu'il transmit au
Père Julien Déziel, rédacteur en chef de Mémoires, une publication de la Société
généalogique canadienne-française. L'article paru en juin 1983, aux pages 110-111
du No. 156, présentait une photocopie du certificat de baptême ainsi qu'une
petite carte routière pour situer Aubigné-Briand.
Le Père Lebel rédigea par la suite un article plus complet qu'il intitula "
Sébastien Cholet dit Laviolette " et fit paraître aux pages 328-330 de La
Revue Sainte Anne de Beaupré, vol. 112, No 7, juillet-août 1984. Après avoir
rappelé les origines de Sébastien Cholet en France il présenta une brève
histoire de son mariage avec Anne Heard et de leur vie à Montréal et à
Pointe-Claire. L'année suivante il présenta une généalogie plus complète de
l'ancêtre aux pages 49-57 du volume No. 10 de la collection Nos Ancêtres.
Les années passèrent et après le décès de son épouse, toujours intrigué par l'histoire
du lieu dit " Les Chollets ", Albert Cholette décida de retourner en France au
printemps 1992 et de passer toute une journée aux Archives départementales d'Angers
pour fouiller davantage les archives d'Aubigné-Briand. Il releva, pour l'intervalle
de 1673 à 1701, plus de trente actes de naissances, de mariages et de décès
Les actes originaux n'étaient plus disponibles comme en 1982. Ils se trouvaient
dorénavant sur microfilms. Étant donné la difficulté de lire les textes manuscrits,
il est fort possible qu'un certain nombre d'actes soient passés inaperçus.
Toutefois, de nombreux détails très intéressants obtenus surtout à travers les
actes de mariage permirent de reconstituer un peu la structure des familles Cholet
présentes à l'époque. Le grand-père de notre ancêtre s'appelait aussi Sébastien.
Celui-ci avait un frère nommé Jacques. Voici le portrait
de famille qui a pu être obtenu : Sébastien Cholet qui serait décédé le 28 février 1688 Sébastien Cholet, époux de Perrine Hylaire Jacquine, née vers 1672, décédée le 4 septembre 1680 Mathurine, née le 17/3/1675, décédée le 9/8/1678 Sébastien, notre ancêtre, né le 7/3/1677, décédé à Pointe-Claire le 8/4/1728 René, né le 6/7/1684 Sa mère, décédée le même jour fut inhumée le lendemain Renée, mariée à Couillibaut René, né le 18/#11/1680 René, marié le 9/7/1986 Pierre, né en 1687, décédé le 3/10/1689 René, né le 8/11/1688 François, né le 3/12/1689 Mathurine, mariée le 2/7/1686 à Pierre Rabeau Sébastien, né le 26/5/1687 Une fille décédée le 29/10/1698 Après le décès de Pierre Rabeau le 6/1/1696, elle se remaria le 27/11/1698 à Jean Froger, veuf de Gabrielle Cholet, sœur de Mathurine Gabrielle, mariée à Jean Froger Jacques Cholet, décédé le 26/11/1690, époux de Georgine LeDuc, décédée le 21/9/1699 Vincent, marié le 26/6/1698 à Jeanne Coreau Marie, née le 11/5/1700 René, né le 29/3/1676, époux de Jacquine Coteneau, décédée le 24/7/1699 Jacquine, née en juin 1695 Jacquine, décédée le 1/3/1695 Perrine Mathurin, marié en 1699
Les actes font mention également d'un Thomas Cholet, époux de Jeanne Breton,
qui n'a pu être relié aux précédents. Quatre de leurs enfants sont cités :
Thomas décédé le 25/8/1696; Michel né le 28/3/1696; Jeanne, née en 1698;
François, né le 18/3/1702.
Des recherches ultérieures sur le lieu dit " Les Chollets " ont conduit au
Dictionnaire Historique géographique et biographique de Maine-et-Loire, par
M. Célestin Port, datant de 1974. On trouve à la page 705,
sous le nom Cholet :
Cholet, vill., cne d'Aubigné-Briant. --- Les Cholets (Cass.) ---Les maisons de la métairie des Chollets 1780 (Terrier d'Aubigné)
Or, la métairie des Chollets correspond bien au lieu dit " Les Chollets ".
Quant à la date du départ de France de Sébastien Cholet, elle n'a pu avoir lieu
avant le 27 novembre 1698 car il assistait ce jour-là, avec son jeune frère
René, au mariage de sa tante Mathurine avec Jean Froger. La date de son
arrivée au Canada est inconnue mais plusieurs la situent autour de 1702. |